L’essor spectaculaire de ChatGPT, ce robot conversationnel utilisant un grand modèle de langage, amène les chefs d’entreprise de tous les horizons, des jeunes pousses aux géants de l’industrie, à réfléchir à l’intelligence artificielle (IA). Cet outil soulève également des questions sur la meilleure façon de gérer les possibilités et les risques de l’IA, autant pour les entreprises que pour la société.
C’est dans ce contexte que L’initiative Femmes de la Banque Scotia des Services bancaires et marchés mondiaux a organisé une table ronde sur la révolution de l’IA lors de la conférence annuelle de la Banque Scotia sur les technologies de croissance au Québec, qui s’est tenue à Montréal. Au cours de l’événement, les entrepreneurs et les investisseurs ont appris qu’en améliorant l’accès à l’IA, ils peuvent soutenir leurs entreprises, aider les femmes et les communautés ainsi que protéger l’avantage concurrentiel du Canada.
De gauche à droite : Shannon Katschilo, directrice nationale de la division canadienne de Snowflake, et Grace Lee, première vice-présidente et cheffe, Données et analytique à la Banque Scotia.
Accroître la « littératie des données » pour surmonter les obstacles
La modératrice de la table ronde, Grace Lee, première vice-présidente et cheffe, Données et analytique à la Banque Scotia, a expliqué ce qui peut dissuader les chefs d’entreprise d’exploiter les possibilités offertes par les mégadonnées et l’IA : « Aujourd’hui, vous ne pouvez même pas acheter un hamburger sans qu’on vous indique que l’IA pourrait vous aider à cuire la galette. Cependant, la plupart d’entre nous ne réalisent pas encore la véritable valeur de cette technologie. En plus d’être très complexe, la mise en œuvre de l’IA à grande échelle entraîne de nombreux coûts inattendus, et nous courons le risque que les gens soient déçus par l’écart entre les promesses et la réalité. »
Shannon Katschilo, directrice nationale de la division canadienne de Snowflake, une entreprise de base infonuagique, a noté que « le diable est dans les données, puisque les entreprises utilisant d’anciennes technologies sur place ont souvent du mal à recueillir, à nettoyer, à regrouper et à gérer toutes leurs données. À l’inverse, les jeunes entreprises et celles en démarrage ne savent pas comment poser les bonnes bases en gestion de données pour assurer une progression rapide et un fonctionnement efficace. C’est simple : il n’y a pas de stratégie d’IA sans stratégie de gestion de données et vous avez besoin d’une solide plateforme pour procéder à cette quatrième révolution industrielle. »
Shannon parle en connaissance de cause, car Snowflake a aidé des milliers d’entreprises de tous les secteurs à regrouper leurs données isolées, à découvrir et à transmettre les données en toute sécurité ainsi qu’à alimenter les applications propulsées par l’IA. « Nous travaillons avec des organisations de toutes tailles afin qu’elles obtiennent la pleine valeur de leurs données. Nous les aidons aussi à intégrer des données externes à leur plateforme grâce à une collaboration sécurisée en matière de données, ce qui leur permet de créer des applications innovantes offrant une valeur accrue à leurs clients. »
« Les entreprises qui y parviennent ont une culture interne qui favorise la littératie des données, explique Shannon. Il faut donc aider tous les employés – et pas seulement les services responsables des données ou de la technologie – à bien comprendre quelles sont les données qu’ils possèdent et comment ils peuvent en dégager des renseignements. Une fois que vos collaborateurs comprennent bien leurs données et voient les possibilités qu’elles offrent, vous pouvez les amener à sortir de leurs vases clos et à outiller d’autres secteurs de l’entreprise grâce aux données et à l’IA. »
Snowflake encourage les clients à apprendre à marcher avant de courir : « J’aime aider les clients à explorer des initiatives à forte valeur ajoutée, mais nécessitant peu d’efforts afin d’offrir un avantage pour l’entreprise ou la clientèle et un rendement du capital investi tangible, qu’il s’agisse d’optimiser les opérations ou de recruter de la main-d’œuvre. Les employés peuvent ainsi mettre de côté les tâches manuelles au profit d’un travail plus créatif. »
Exploiter l’IA pour le bien, par la diversité
Reconnaissant que les répercussions et les risques associés à l’IA ne sont pas encore pleinement compris, Grace a fait la remarque suivante : « Que ce soit une bonne chose ou non, l’IA est là pour de bon. Nous devons donc l’utiliser de manière réfléchie. »
Shannon était d’accord et a ajouté ceci : « Si vous avez essayé ChatGPT, vous savez qu’il se trompe parfois. Et dans votre organisation, vous ne pouvez pas vous permettre de vous tromper. C’est pourquoi les entreprises doivent concevoir une base de données très solide sur laquelle se fonderont leurs applications d’IA, ce qui minimisera les hallucinations. »
La clé pour y parvenir, explique-t-elle, est de s’assurer que nous élargissons l’accès à l’IA afin qu’elle soit entre les mains de tout le monde, et pas seulement entre celles des scientifiques de données : « Pour atténuer la peur associée à l’IA et rendre cette technologie aussi intuitive, précise et efficace que possible, nous devons faire participer des personnes différentes, notamment plus de femmes et de groupes sous-représentés. L’IA représentera alors davantage nos communautés. »
Shannon a mentionné que des études récentes indiquent que seulement 36 % des femmes en Amérique du Nord ont utilisé ChatGPT à des fins personnelles ou professionnelles, contre 56 % chez les hommes : « Nous devons créer des possibilités de formation, de perfectionnement et de certification en matière de données et d’IA pour les femmes et tous les membres de la société. »
Elle a ajouté que Snowflake propose un programme de formation interne gratuit qui permet de se familiariser avec l’IA et la gestion des données ainsi que d’obtenir des certifications SnowPro. Les clients de Snowflake peuvent également tirer parti de Streamlit, une structure logicielle ouverte en langage Python acquise par Snowflake, pour démocratiser les applications de données afin que le personnel puisse apprendre à créer ses propres applications en quelques clics. « C’est une belle façon pour des personnes comme moi, qui ne sont pas des programmeurs expérimentés, de transformer des données en quelque chose qui apporte de la valeur dans le monde réel. »
Shannon a suggéré d’élargir l’accès aux données, à la technologie et à l’information afin que le secteur canadien des technologies continue de prospérer. « J’entends parfois dire que les entreprises technologiques démarrent au Canada, mais se développent ensuite aux États-Unis, en partie parce qu’elles ont du mal à trouver et à retenir les talents essentiels dont elles ont besoin. Il est crucial que nous trouvions des moyens d’améliorer les compétences des Canadiens et de les inciter à rester et à continuer de stimuler l’innovation dans nos organisations. »
Michelle Khalili, directrice générale et cheffe, Marchés des capitaux boursiers mondiaux à la Banque Scotia, a souligné que cette philosophie s’inscrit dans le mandat de L’initiative Femmes de la Banque Scotia. Depuis 2018, l’initiative « a aidé les femmes, notamment les propriétaires, les fondatrices et les dirigeantes d’entreprise, à siéger à un conseil d’administration, à suivre une formation spécialisée ainsi qu’à obtenir les conseils et les solutions nécessaires afin qu’elles aient les connaissances, l’expertise et les compétences en leadership pour réussir. »
Pour conclure la présentation, Shannon a lancé un cri de ralliement destiné aux chefs d’entreprise : « Examinez vos équipes et demandez-vous si elles sont outillées pour prendre part à cette révolution de l’IA. Il existe tellement de bons programmes pour améliorer les compétences de votre personnel concernant les données et l’IA. En tant que dirigeante, citoyenne canadienne et parent, je crois que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour atténuer les risques et veiller à ce que nos employés disposent des outils nécessaires pour participer à la création de richesse et de valeur que propose cette technologie. »
En savoir plus sur l’intelligence artificielle
En savoir plus sur L’initiative Femmes de la Banque Scotia
