Les consommateurs canadiens sont le pivot de l’économie du pays et le principal facteur de rendement des entreprises et des placements. C’est dans ce contexte que L’initiative Femmes de la Banque ScotiaMD pour les Services bancaires et marchés mondiaux (SBMM) a tenu une table ronde très instructive lors du Forum des titres à revenu fixe de la Banque Scotia à Toronto cet automne.
Intitulé «La santé du consommateur canadien», l’événement a réuni un quatuor de hautes dirigeantes des secteurs du commerce de détail, de l’immobilier commercial et de la finance, qui ont partagé le fruit de leurs réflexions sur les consommateurs d’aujourd’hui, accablés par l’inflation et les taux d’intérêt. Elles ont aussi présenté leur pronostic pour l’année à venir, qui se caractérisera par des taux «plus élevés pendant plus longtemps» et une inflation susceptible de persister.
Comment se portent les consommateurs?
Après avoir affirmé que «poser un diagnostic sur l’état de santé du consommateur canadien était probablement la chose la plus importante pour les investisseurs à l’heure actuelle», l’animateur de l’événement, Meny Grauman, directeur général et analyste, Services financiers canadiens à la Banque Scotia, s’est adressé aux invitées, qu’il a qualifiées de «médecins expertes», pour évaluer la santé du «patient».
Leslie Buist, première vice-présidente, Finances chez Primaris REIT a souligné l’importance de se fier aux données réelles sur le comportement des consommateurs, au lieu des manchettes de l’actualité. Elle a cité les données sur les tendances colligées par son entreprise, l’un des plus importants propriétaires exploitants de centres commerciaux fermés et d’immeubles de vente au détail au Canada : «95 % de nos locataires nous divulguent leurs ventes mensuelles, et selon les données qu’ils nous ont fournies, les ventes qu’ils ont réalisées en 2023 ont été constamment supérieures à leur niveau d’avant la pandémie. Les gens continuent de magasiner, car tout le monde a besoin de certains produits. Nos partenaires détaillants sont optimistes quant aux dépenses des consommateurs et à l’avenir.»
Convaincue que «l’argent est roi», Clara Peñuela, vice-présidente principale et chef, Risque de crédit de détail, Gestion du risque global à la Banque Scotia, a expliqué comment la Banque réussit à bien évaluer la santé des consommateurs en observant les dépenses des clients, leurs habitudes de paiement par débit ou crédit et les changements touchant l’épargne, les placements et le dépôt de la paie. «Nous constatons par exemple que les titulaires de prêts hypothécaires résistent plutôt bien, malgré les vents contraires, leur résilience s’expliquant par un certain nombre de facteurs. De nombreux clients ont amélioré leur situation financière pendant la pandémie. Ils ont été prudents dans leurs dépenses et ont réduit quelque peu leur endettement, de sorte qu’ils se trouvaient en bien meilleure position lorsque les taux d’intérêt ont augmenté. La suite des choses dépendra de la vigueur du marché de l’emploi et de l’évolution de l’inflation, mais nous avons constaté que la plupart des consommateurs font des choix prudents.»
«De notre point de vue de fournisseur de divers produits d’emprunt, le canari dans la mine de charbon, ce sont les ratios d’endettement», a observé Penelope Graham, directrice de contenu chez Ratehub.ca, plus grand prêteur hypothécaire numérique au Canada. «Les soldes des cartes de crédit nous montrent comment les consommateurs gèrent les coûts de la vie quotidienne, tandis que l’activité hypothécaire sur notre site indique s’ils pourront acheter un bien immobilier au cours des prochaines années, et s’ils seront en mesure de rembourser leur dette par la suite. La valeur des prêts hypothécaires auxquels les emprunteurs sont admissibles diminue année après année, et ceux-ci optent de plus en plus pour des taux fixes et des échéances plus longues. Ils cherchent à verrouiller leurs versements pour se protéger de la volatilité actuelle, mais ils veulent aussi avoir de la flexibilité pour apporter des modifications si les taux s’améliorent dans les années à venir.»
Comment la confiance des consommateurs évoluera-t-elle?
Une nouvelle année se pointe à l’horizon, et la saison d’achats des fêtes approche à grands pas. Naturellement, les participantes au Forum avaient hâte d’entendre les invitées se prononcer sur l’évolution de la santé des consommateurs et la possibilité d’une éventuelle récession.
La réponse franche et consensuelle qu’elles ont donnée est, en gros, «Attendons et nous verrons». Les invitées suivront de près les décisions de la Banque du Canada sur la politique monétaire, les mouvements de l’inflation et des taux d’intérêt, ainsi que l’activité des consommateurs dans les semaines à venir.
«L’incapacité de rembourser ses dettes constitue un risque majeur pour le consommateur canadien, en particulier pour les soldes hypothécaires, a fait remarquer Penelope Graham de Ratehub.ca. La période de renouvellements de prêts hypothécaires qui s’en vient – 65 % des titulaires d’un prêt hypothécaire doivent le renouveler d’ici trois ans – signifie qu’un grand nombre de ménages feront face simultanément à une pression financière accrue, ce qui aura des répercussions sur l’ensemble de l’économie.»
Clara Peñuela, de la Banque Scotia, abonde dans ce sens. Elle a ajouté que le maintien prolongé de taux d’intérêt élevés mettra à l’épreuve la résistance des Canadiens, et que le véritable test viendra lorsque l’effet des renouvellements se fera sentir. La clé? Il faudra que les professionnels et les prêteurs hypothécaires comprennent les différentes réalités vécues par les consommateurs canadiens et qu’ils pensent à des solutions pour les soutenir.
Leslie Buist de Primaris REIT a toutefois souligné qu’il n’y a pas de solution unique pour l’ensemble du marché canadien. «Je pense qu’un groupe de Canadiens ne sera pas du tout touché, qu’un autre groupe changera ses habitudes de dépenses en optant pour des biens et services à moindre coût et que, finalement, un troisième groupe sera frappé de plein fouet. Quelle sera la taille de chacun de ces groupes? Nous ne pouvons pas répondre à cette question pour l’instant, mais j’espère que tout ira pour le mieux et que la taille du dernier groupe sera modeste.»
À la fin de la discussion – après que les invitées ont présenté leurs analyses teintées d’un optimisme prudent – la table ronde avait atteint les objectifs décrits par Michelle Khalili, directrice générale et chef, Marchés des capitaux boursiers des Services bancaires et marchés mondiaux de la Banque Scotia. «Depuis sa mise en œuvre, L’Initiative Femmes de la Banque Scotia a pour vocation de faire tomber les barrières et d’accroître les occasions professionnelles et économiques qui s’offrent aux entreprises détenues ou dirigées par des femmes. Nous espérons que cet événement aidera nos clientes et toutes les autres femmes présentes aujourd’hui à connaître du succès, à court, moyen et long terme.»
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