La Banque Scotia est fière de parrainer la table ronde d’IFR sur les marchés des capitaux mexicains.
Le Mexique a fait évoluer sa stratégie sur les obligations souveraines, en mettant l’accent sur la diversification et les critères ESG. Maria del Carmen Bonilla, du ministère mexicain des Finances, souligne les efforts déployés en matière d’émissions multidevises et d’instruments de dette novateurs. Juan Fullaondo et José Jorge Rivero de la Banque Scotia soulignent l’attrait du Mexique pour les investisseurs et l’engagement de la banque dans la région.
Jose Jorge Rivero
Premier vice-président et chef, Services bancaires et marchés mondiaux, Amérique latine
Téléphone: 52-000-36037
Juan Fullaondo
Directeur général et chef, Marchés des capitaux d’emprunt, Amérique latine et Antilles
Téléphone: 917-769-6822
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IFR Latam Investor Series: Mexico
2024 | pdf : 278
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Émission d’obligations souveraines au Mexique
Ces dernières années, le Mexique a réalisé des progrès importants dans sa stratégie d’émission d’obligations souveraines, reflétant une approche solide de la gestion de son portefeuille de dette extérieure. Maria del Carmen Bonilla, cheffe du crédit public et des affaires internationales au ministère des Finances du Mexique, a souligné l’engagement de l’État à maintenir une stratégie de financement équilibrée et diversifiée. Cette stratégie est essentielle au maintien de la liquidité et de la stabilité face aux fluctuations économiques mondiales.
Des efforts concertés ont été déployés pour rééquilibrer le portefeuille de la dette extérieure. L’accent a été mis sur le maintien de la liquidité des indices de référence sur les principaux marchés, tout en développant l’émission d’obligations liées aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cette double approche renforce non seulement l’attrait du Mexique pour les investisseurs internationaux, mais s’aligne également sur les tendances mondiales en matière de finance durable.
En 2023, le Mexique a émis avec succès des obligations dans différentes devises, dont le dollar, l’euro et le yen, démontrant ainsi sa capacité à exploiter divers marchés. Cette stratégie multidevise vise à attirer une base d’investisseurs plus large et à atténuer les risques liés aux fluctuations des devises. Mme Bonilla a souligné l’importance de la diversification de la base d’investisseurs, qui est essentielle pour préserver la performance des instruments de la dette du pays.
Le gouvernement mexicain s’est montré proactif en refinançant la dette existante et en explorant de nouvelles stratégies de financement. Le ministère des Finances travaille au renforcement des outils utilisés pour les opérations de rachat assorties d’une conversion de titres. L’une des innovations a consisté à donner aux investisseurs la possibilité de passer à des obligations liées aux objectifs de développement durable dans le cadre de ces opérations.
Elle a également introduit des instruments de dette intérieure novateurs, comme les Bondes F et les Bondes G. Les premières étant des obligations à taux variable très liquides. Les Bondes G, qui sont alignées sur les critères ESG, ont gagné du terrain, avec un encours d’émission d’environ 96 milliards de pesos (environ 5 milliards de dollars américains), ce qui reflète l’intérêt croissant pour les options d’investissement durable.
Pour ce qui est de l’avenir, le gouvernement mexicain est déterminé à maintenir une forte présence sur les marchés internationaux tout en utilisant le financement externe en complément du financement national. Le gouvernement prévoit de contenir la partie extérieure du portefeuille de la dette et de l’accompagner d’une stratégie de couverture.
À mesure que le contexte économique mondial continue d’évoluer, la stratégie d’émission d’obligations souveraines du Mexique restera un élément essentiel de sa stabilité financière. L’accent mis par le gouvernement sur les critères ESG, la diversification et les instruments financiers innovants le place en bonne position pour attirer les investisseurs nationaux et internationaux. Avec une base solide en place, le Mexique est prêt à naviguer dans les complexités du marché obligataire mondial tout en assurant une croissance économique durable.
Stratégie de gestion des risques
Le gouvernement mexicain a mis un accent prononcé sur la gestion des risques dans le cadre de sa stratégie globale de gestion de la dette, reconnaissant l’importance de maintenir la stabilité fiscale dans un environnement mondial volatil. Maria del Carmen Bonilla a présenté les principaux éléments de cette stratégie, qui vise à atténuer les risques liés aux fluctuations économiques nationales et internationales.
La limitation de l’exposition externe et la diversification du portefeuille de la dette constituent des aspects centraux de l’approche de gestion des risques du gouvernement. À l’heure actuelle, environ 16 % de la dette totale du gouvernement fédéral provient de financements extérieurs, ce qui représente une réduction par rapport aux 20 % des années précédentes. Cette réorientation stratégique vise à minimiser l’exposition aux risques de change tout en veillant à ce que le gouvernement puisse gérer efficacement ses engagements. Mme Bonilla a souligné que, bien qu’il n’y ait pas de cible précise pour la dette extérieure, l’objectif consiste à maintenir cette part contenue et gérable.
Le gouvernement a également mis en œuvre une stratégie de couverture qui comprend la diversification des devises. Cette initiative est particulièrement cruciale compte tenu des récentes incertitudes économiques mondiales, qui ont accru les risques liés aux fluctuations des taux de change. En diversifiant son exposition aux devises, le gouvernement vise à stabiliser sa position financière et à réduire l’incidence des chocs potentiels sur son bilan. Mme Bonilla a noté que cette stratégie s’est avérée efficace, permettant au gouvernement de plafonner les charges d’intérêt et de maintenir un environnement financier plus prévisible.
Outre la diversification des devises, le gouvernement s’efforce d’améliorer le profil général des échéances de sa dette. L’échéance moyenne des obligations extérieures est d’environ 19 ans, contre environ huit ans pour les instruments du marché intérieur. Ce profil d’échéance plus long permet de se prémunir contre la volatilité du marché à court terme et de planifier de manière plus stratégique le service de la dette. En équilibrant la maturité de sa dette, le gouvernement peut mieux naviguer dans les cycles économiques et gérer les risques de refinancement.
Le gouvernement est également très conscient de l’importance croissante des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions d’investissement. Dans le cadre de sa gestion des risques, le Mexique intègre des considérations ESG dans ses stratégies d’émission de titres de créance. Mme Bonilla a souligné qu’environ 45 % des émissions obligataires extérieures récentes ont inclus une composante ESG, ce qui est nettement plus élevé que sur de nombreux autres marchés. Cet accent mis sur la durabilité s’aligne non seulement sur les tendances mondiales en matière d’investissement, mais renforce également l’attrait du Mexique pour un plus large éventail d’investisseurs.
La nouvelle taxonomie de la durabilité soutient également la stratégie élargie de gestion des risques du gouvernement en facilitant la mesure et l’évaluation des risques financiers associés au changement climatique et à d’autres facteurs environnementaux. Mme Bonilla a indiqué que l’État mexicain travaillait sur une approche multidisciplinaire d’évaluation des risques de transition et des risques physiques, qui est essentielle à la compréhension des incidences potentielles sur le bilan du gouvernement fédéral et sur les investisseurs.
En outre, la taxonomie est liée au développement de nouveaux produits et instruments financiers qui peuvent contribuer à atténuer les risques. En établissant un cadre solide, le gouvernement vise à attirer davantage d’investissements dans des projets durables tout en veillant à ce que ces investissements résistent aux chocs économiques et environnementaux.
Pour l’avenir, le gouvernement mexicain s’est engagé à maintenir une position proactive dans ses efforts de gestion des risques. Mme Bonilla a souligné l’importance de l’évaluation continue et de l’adaptation des stratégies en fonction de l’évolution des conditions du marché. Le plan d’emprunt annuel, publié chaque année en décembre, est un outil essentiel aux fins de l’évaluation de l’efficacité des stratégies actuelles et de leur rajustement pour tenir compte des nouvelles découvertes et des prévisions économiques.
Développement du marché intérieur
Le gouvernement mexicain a pris des mesures importantes pour accroître la liquidité et favoriser le développement de ses marchés de capitaux nationaux, reflétant ainsi son engagement stratégique à créer un écosystème financier solide. Maria del Carmen Bonilla a présenté l’approche multidimensionnelle adoptée par le gouvernement pour améliorer les conditions du marché et faire en sorte que les émetteurs souverains et privés puissent accéder au financement nécessaire en pesos.
La pierre angulaire de cette stratégie est l’introduction d’une nouvelle référence, le TIIE de Fondeo, qui sert de taux collatéralisé organisé. Le TIIE de Fondeo est basé sur le marché mexicain des opérations de prise en pension, qui est très développé et liquide. Cette liquidité contribue à faciliter les opérations et à améliorer la tarification des instruments financiers. Il s’aligne également sur les pratiques exemplaires internationales relatives aux taux de référence, ce qui le rend plus compatible avec les systèmes financiers mondiaux et améliore la confiance des investisseurs.
L’initiative TIIE de Fondeo vise à réduire les coûts de financement pour le secteur des entreprises, en facilitant l’obtention de financement. Mme Bonilla a noté que le format TIIE de Fondeo présente des avantages importants, notamment sur le plan de la tarification, car il procure un environnement plus favorable aux opérations collatéralisées sur le marché des opérations de prise en pension. En renforçant l’efficacité de ces opérations, le gouvernement s’efforce activement d’améliorer la liquidité du marché intérieur, a-t-elle déclaré.
En outre, le gouvernement s’est détourné de l’émission des Bondes D classiques pour se concentrer sur les Bondes F, plus innovantes. La principale distinction entre les deux instruments, c’est que les Bondes F sont liées au nouveau taux de référence TIIE de Fondeo, tandis que les Bondes D reposent sur le taux moyen pondéré de financement interbancaire.
L’un des avantages des Bondes F, c’est que le taux TIIE de Fondeo est un taux variable qui s’ajuste en fonction des conditions du marché, ce qui permet d’obtenir de meilleurs rendements dans un contexte de hausse des taux d’intérêt. En outre, comme les Bondes F sont liées au taux TIIE de Fondeo, elles sont généralement plus liquides sur le marché. De plus, comme le taux TIIE de Fondeo est étroitement lié à divers instruments financiers, notamment les contrats à terme, les investisseurs peuvent se couvrir plus efficacement contre les risques de taux d’intérêt, ce qui offre un niveau de sécurité financière que n’offrent pas aussi facilement les Bondes D. Enfin, comme le taux TIIE reflète la politique monétaire de la banque centrale, les Bondes F peuvent fournir un reflet plus précis de l’environnement économique, ce qui en fait un choix d’investissement plus stratégique pendant les périodes de changement économique.
Le gouvernement a décidé de cesser d’émettre des Bondes D et la dernière émission sera réglée au mois d’août 2026. L’un des avantages de la nouvelle structure fondée sur les Bondes F, c’est qu’elle reconnaît le nouveau taux de référence TIIE de Fondeo.
Le nouveau taux de référence fonctionne sur le marché au comptant et, à compter de janvier 2025, son utilisation sera obligatoire sur le marché des produits dérivés.
«Lorsque le marché gagnera en dynamisme et en volume, il sera facile d’acheter des instruments au comptant, de négocier des contrats dérivés et de passer plusieurs fois d’un taux fixe à un taux variable ou vice-versa», a déclaré Mme Bonilla.
La banque centrale du Mexique a joué un rôle crucial dans ces développements, en publiant récemment de nouvelles réglementations sur les opérations de prise en pension et de mise en pension. Ces règlements sont conçus pour améliorer la liquidité non seulement pour les titres d’État, mais aussi pour les entreprises émettrices et les banques de développement. En autorisant une plus grande souplesse dans les opérations de prise en pension, le gouvernement s’efforce de créer un marché financier plus intégré et plus efficace.
En outre, l’introduction du mécanisme d’opérations de rachat assorties d’une conversion de titres a joué un rôle charnière dans l’accroissement de la liquidité des titres de référence. Ce mécanisme permet au gouvernement d’améliorer la liquidité de titres particuliers en dehors du calendrier régulier des adjudications, ce qui permet le rajustement plus rapide des conditions du marché. En facilitant une gestion plus réactive des liquidités, le gouvernement vise à créer un environnement de marché plus dynamique et plus résilient.
L’option de surallocation incluse dans le programme de tenue de marché a également été élargie pour tenir compte de la volatilité du marché. Ce programme permet d’émettre des titres supplémentaires en réponse à une forte demande, offrant ainsi au ministère des Finances la souplesse nécessaire pour gérer efficacement ses besoins de financement. Mme Bonilla a noté que cette initiative a été particulièrement utile pour traverser les périodes d’incertitude du marché, permettant de stabiliser la conjoncture des prix.
Les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer la liquidité sont appuyés par des changements réglementaires visant à simplifier le processus d’accès des petites entreprises aux marchés des capitaux. Des modifications récentes de la loi sur le marché des valeurs mobilières ont introduit des procédures simplifiées pour les PME, leur permettant de coter plus facilement leurs créances et leurs actions. Cette initiative devrait permettre d’élargir la base des émetteurs sur le marché, ce qui renforcera la concurrence et améliorera la profondeur globale du marché. Mme Bonilla a souligné que ces changements pourraient potentiellement débloquer l’accès au financement pour les PME à hauteur de 70 milliards de pesos par an, ce qui est essentiel pour favoriser la croissance économique et l’innovation.
À mesure que le marché évolue, l’accent mis sur la conformité ESG reste une priorité. Cette tendance reflète la reconnaissance croissante par les investisseurs de l’importance de la durabilité dans leurs décisions d’investissement. Le gouvernement s’est engagé à fournir des lignes directrices claires pour éviter l’écoblanchiment et garantir que les investissements ESG ont une incidence concrète.
Dans l’ensemble, les initiatives visant à accroître la liquidité et à développer les marchés de capitaux mexicains s’inscrivent dans une stratégie élargie visant à faire du Mexique un acteur compétitif dans le paysage financier mondial. En favorisant un marché plus inclusif et plus réactif, le gouvernement ne se contente pas de relever les défis actuels, il jette également les bases d’une croissance économique durable pour l’avenir. Au fur et à mesure que ces initiatives prennent racine, elles devraient attirer un large éventail d’investisseurs, renforçant ainsi le statut du Mexique en tant que destination clé pour les capitaux dans la région.
Perspectives des investisseurs
Juan Fullaondo, chef, Marchés des capitaux d’emprunt, Amérique latine et Antilles à la Banque Scotia, a expliqué que le Mexique était de plus en plus perçu comme un refuge relativement sûr pour les investisseurs, en particulier dans le paysage des marchés émergents. Ce sentiment est étayé par la stabilité des fondamentaux économiques du Mexique et son intégration stratégique dans les chaînes d’approvisionnement nord-américaines.
«Le Mexique est l’un des joyaux de la couronne», a fait remarquer M. Fullaondo, soulignant que la demande des investisseurs pour les obligations souveraines mexicaines reste forte, ce qui témoigne de la confiance dans la gestion budgétaire du gouvernement.
M. Fullaondo a noté que de nombreux investisseurs surpondèrent considérablement leur exposition au Mexique, ce qui indique une forte demande pour les actifs mexicains. C’est ce qui ressort d’une récente émission d’obligations, où le gouvernement mexicain a attiré une demande d’environ 18 milliards de dollars américains pour une obligation proposée de 2,5 à 3 milliards de dollars américains, plaçant finalement 4 milliards de dollars américains sur le marché.1 Cette sursouscription témoigne de la confiance des investisseurs dans la résilience économique du Mexique et de son potentiel de croissance.
Les investisseurs espèrent une augmentation de l’offre en provenance du Mexique. L’une des principales préoccupations des investisseurs est la rareté des émissions 144A, qui est de plus en plus prononcée. Cette rareté est en partie attribuable au succès des marchés nationaux, qui sont devenus de plus en plus efficaces. Les investisseurs sont désormais en mesure de placer des montants importants – allant de 500 millions à 1 milliard de dollars américains – dans un espace de maturité de 10 ans, en trouvant souvent des conditions plus avantageuses que celles disponibles sur les marchés internationaux. En conséquence, de nombreuses entreprises choisissent d’émettre des obligations au niveau national plutôt que sur les marchés internationaux, ce qui entraîne une réduction de la disponibilité des titres 144A.
M. Fullaondo a souligné que cette évolution a des répercussions sur la liquidité et la tarification, car les investisseurs internationaux naviguent dans un paysage où les options sont moins nombreuses. Pour relever ces défis, le gouvernement mexicain a mis en œuvre plusieurs stratégies visant à améliorer la liquidité du marché.
Alors que le marché continue d’évoluer, l’interaction entre les politiques nationales et les conditions économiques mondiales restera cruciale. Les investisseurs suivent de près les indicateurs macroéconomiques, y compris les taux d’inflation et les tendances des taux d’intérêt, car ces facteurs influent sur leurs stratégies d’investissement. M. Fullaondo s’est montré optimiste, notant que la tendance actuelle à la baisse des taux d’intérêt pourrait stimuler l’activité sur le marché obligataire mexicain.
L’engagement de la Banque Scotia au Mexique
La Banque Scotia a réaffirmé son engagement envers le Mexique, reconnaissant le pays comme une priorité stratégique dans le cadre de ses activités nord-américaines. José Jorge Rivero, premier vice-président et chef, Services bancaires et marchés mondiaux, Amérique latine à la Banque Scotia, a souligné que la position unique du Mexique dans l’économie mondiale, en particulier grâce à la tendance à la délocalisation à proximité, offre d’importantes possibilités de croissance. Ce phénomène, dû à l’évolution des chaînes d’approvisionnement, permet aux entreprises de rapprocher leurs activités du marché américain, ce qui améliore l’efficacité et réduit les coûts.
Au cours des cinq prochaines années, la Banque Scotia prévoit d’intensifier le déploiement de son capital au Mexique, dans le but de s’approprier une plus grande part des secteurs des services-conseils, des marchés des capitaux et des opérations bancaires. La Banque est la seule institution canadienne à être présente dans l’ensemble du corridor nord-américain, ce qui lui permet d’offrir un service transparent à ses clients opérant au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Cette orientation stratégique ne vise pas seulement à accroître la part de marché, mais aussi à améliorer les capacités sur le plan des produits, en particulier pour ce qui est des produits dérivés à l’échelle de diverses catégories d’actifs.
La stratégie de la Banque Scotia repose en partie sur son engagement par rapport aux initiatives environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Le Mexique est devenu un leader dans l’émission d’obligations de type ESG, dépassant de nombreux marchés développés. En 2023, environ 47 % des émissions d’obligations au Mexique étaient de type ESG.2 La Banque Scotia est l’un des principaux acteurs du classement ESG dans le pays et a pour objectif de déployer 350 milliards de dollars canadiens à l’échelle mondiale dans le financement lié au climat d’ici 2030,3 le Mexique faisant partie de cet objectif.
L’approche de la Banque Scotia repose sur la conviction que les fondamentaux économiques du Mexique sont solides. Le pays peut se targuer d’une économie diversifiée et de liens étroits avec ses principaux partenaires commerciaux, ce qui lui confère une position favorable pour attirer les investissements étrangers. M. Rivero a souligné que la stabilité du peso mexicain et l’absence de sorties de capitaux importantes en période de turbulences renforcent la confiance des investisseurs.
En outre, la Banque participe activement au renforcement des capacités du marché local, en veillant à ce que les entreprises mexicaines puissent accéder aux instruments financiers nécessaires pour prospérer. Il s’agit notamment de développer un marché des produits dérivés plus avancé et d’améliorer la liquidité des marchés de capitaux locaux. En favorisant ces progrès, la Banque Scotia vise à créer un écosystème financier plus résilient, capable de soutenir la trajectoire de croissance du Mexique.
Perspectives
Les perspectives du marché mexicain des capitaux d’emprunt se caractérisent par une stratégie axée sur la diversification, la durabilité et la réactivité à l’évolution des conditions économiques. Le gouvernement mexicain travaille activement à l’amélioration de son portefeuille de dette en émettant des obligations dans plusieurs devises et en donnant la priorité aux critères ESG, ce qui a permis à une grande partie des émissions récentes d’être qualifiées de durables. Cet engagement positionne le Mexique comme un leader sur le plan des enjeux ESG, suscitant l’intérêt des investisseurs nationaux et internationaux.
La tendance à la délocalisation à proximité, qui voit les entreprises rapprocher leurs chaînes d’approvisionnement des États-Unis, offre au Mexique une occasion unique de tirer parti de ses avantages géographiques. Cette évolution devrait stimuler la croissance économique et accroître la demande de financement, ce qui incitera les institutions financières à renforcer leurs capacités sur le marché des capitaux dans la région.
Le sentiment des investisseurs reste fort, beaucoup d’entre eux considérant les titres de créance mexicains comme une option stable et attrayante. Cependant, il y a une pénurie notable d’émissions, ce qui limite les possibilités d’investissement. Le marché local est devenu de plus en plus efficace, permettant des placements importants, mais l’absence d’émissions 144A a créé de nouveaux défis.
Des changements structurels sont également en cours sur le marché, de nouvelles réglementations visant à accroître la liquidité et à faciliter l’accès par les petites entreprises. Certaines initiatives, comme l’introduction du taux TIIE de Fondeo sont destinées à réduire les coûts de financement pour les entreprises et à améliorer la structure globale du marché. En outre, une stratégie globale de gestion des risques est en cours d’élaboration afin d’atténuer les chocs externes potentiels, plus particulièrement à la lumière des incertitudes économiques mondiales.
En résumé, l’avenir du marché mexicain des capitaux d’emprunt semble prometteur, grâce aux initiatives stratégiques du gouvernement, à l’accent mis sur la durabilité et au potentiel d’augmentation des investissements étrangers. À mesure que le marché poursuit son évolution, l’accent mis sur la participation locale et le financement durable jouera probablement un rôle crucial dans la définition de sa trajectoire, ce qui en fera un environnement stimulant pour les investisseurs.
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